Hernie discale lombaire : symptômes et diagnostic

Hernie discale : définition

 

La colonne vertébrale (ou rachis) est constituée de vertèbres empilées, séparées par des disques. Au milieu du rachis passe le canal rachidien, contenant la moëlle épinière, qui se termine à hauteur de la première vertèbre lombaire. Au-delà, le canal ne contient qu’un ensemble de fibres nerveuses, appelé « queue de cheval ». Ces fibres nerveuses quittent le canal rachidien sous forme de « racines » par des ouvertures (foramen ou trous de conjugaison) situées latéralement à hauteur des disques intervertébraux. Un disque intervertébral normal est une structure aplatie unissant les 2 vertèbres et jouant un rôle d’amortisseur. Il est composé d’un noyau central (nucléus) gélatineux et d’un anneau périphérique (annulus) fibreux. La dégénérescence discale débute souvent, après une phase de déshydratation asymptomatique, par des fissures, déchirures de l’anneau fibreux. Le noyau peut alors, le long de ces fissures, migrer dans l’épaisseur de l’anneau et entraîner des douleurs lombaires, aigües ou chroniques. S’il se déplace encore plus au travers de l’anneau, le noyau peut saillir à la face postérieure du disque en formant alors une HERNIE DISCALE. Cette hernie peut, au travers d’une rupture complète de l’annulus, migrer dans le canal vertébral latéralement, ou vers le haut, ou vers le bas, et même s’exclure en sortant du disque. Cette hernie discale peut venir comprimer une ou plusieurs racines nerveuses à proximité du disque. Elle est la cause des symptômes : « sciatique » ou « cruralgie ».

Infos / statistiques

Les douleurs lombaires sont très fréquentes : Entre 60 à 80% des gens vont souffrir du dos à un moment de leur vie. 90% des patients qui ont des douleurs lombaires vont s’améliorer en 1 mois. Seulement 1% de ces patients auront une douleur de sciatique en rapport avec une hernie discale.

 

Symptômes

 

Les patients présentent le plus souvent une douleur lombaire (« lumbago ») puis secondairement, une douleur dans la jambe :

  • LA SCIATIQUE est la douleur dans le territoire innervé par le nerf sciatique. Son trajet descend typiquement dans le membre inférieur, du haut de la fesse jusqu’au bout pied. En fonction de la localisation exacte de la douleur, on peut déterminer quelle racine nerveuse souffre (L5 ou S1) et l’origine de la douleur (disque L4-L5 ou L5-S1).
  • LA CRURALGIE est une douleur du même type mais son origine provient d’une souffrance d’une ou plusieurs racine(s) du nerf crural située(s) au niveau des vertèbres L2 à L4.

Les symptômes comportent de manière variable des douleurs dans le membre inférieur, des sensations de fourmillement ou de picotement (paresthésies), des sensations de perturbation de la sensibilité (dysesthésies), pouvant aller jusqu’à une anesthésie, des troubles moteurs (perte de force musculaire ou paralysie partielle ou complète d’une partie du membre inférieur).

 

Profil des personnes les plus touchées

 

La hernie discale concerne classiquement l’adulte jeune entre 30 et 50 ans avec une prépondérance masculine.

 

Causes et facteurs de risques

 

  • L’âge : La dégénérescence du disque est liée au vieillissement naturel de la colonne vertébrale qui s’accompagne d’une déshydratation du disque.
  • Le surpoids : la surcharge pondérale augmente les contraintes sur les disques
  • Mauvaises postures : les mouvements à risque (soulever des charges lourdes, se pencher en avant, etc.) peuvent abimer le rachis s’ils ne sont pas faits correctement.
  • La position assise prolongée : c’est une position qui est à l’origine de fortes contraintes sur la colonne vertébrale
  • La sédentarité : le manque d’activité physique s’associe à une diminution des muscles qui soutiennent la colonne vertébrale et la protège. Par ailleurs, la sédentarité est souvent liée au surpoids.
  • Le Tabagisme : la fumée diminue l’apport d’oxygène dans le disque et accélère sa dégénérescence.

 

Prévention

 

  • Le surpoids : il est important de perdre du poids en cas de surcharge pondérale. L’aide d’une diététicienne est souvent précieuse
  • Mauvaises postures : Que ce soit à la maison ou au travail, il est essentiel de bien respecter les conseils d’ergonomie (plier les jambes pour se baisser, porter les charges lourdes en les rapprochant de soi, gainer les abdominaux lors des efforts…). Il peut être nécessaire de consulter un kinésithérapeute pour avoir des conseils.
  • La position assise prolongée : il est nécessaire de se lever toutes les 2h pour faire une pause
  • La sédentarité : faire régulièrement de l’exercice est important pour prévenir la hernie discale
  • Le tabagisme : il est extrêmement important d’arrêter de fumer aussi pour les douleurs de lombosciatiques.

Diagnostic

 

Le diagnostic repose sur l’interrogatoire, l’examen clinique et les données des examens complémentaires

 

La douleur de sciatique par hernie discale est localisée dans le membre inférieur, elle est impulsive (aggravée par les efforts de toux et de défécation) et aggravée par les efforts.

 

A l’examen, on recherche le signe de Lassègue (la douleur est déclenchée lorsque le médecin lève la jambe du patient allongé sur le dos). Le médecin vérifie également qu’il n’existe pas de troubles de la sensibilité ou de la motricité (paralysie).

 

Pour confirmer le diagnostic, le médecin va demander un scanner ou une IRM afin de confirmer la présence d’une hernie discale. S’il existe un doute sur le fait que la hernie soit responsable des douleurs, on peut demander un électromyogramme (examen électrique qui permet de savoir si le nerf est irrité par la hernie discale) : on peut retrouver des hernies discales chez 24 % de personnes qui n’ont aucune douleur.

 

Le traitement de la hernie discale lombaire est abordé ici.

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