Hernie discale lombaire traitement et opération

Traitement non chirurgical

 

La plupart (80 à 90 %) des sciatiques par hernie discale guérit avec un traitement médical comportant un repos relatif, des anti-inflammatoires (éventuellement des corticoïdes), des décontracturants musculaires, et des antalgiques. Ce traitement médical peut demander de 6 à 8 semaines pour être efficace. Des infiltrations lombaires de corticoïdes peuvent être proposées dans un deuxième temps si le traitement médical initial n’entraîne pas un soulagement suffisant.

Traitement chirurgical

 

Le but de l’intervention est de libérer la racine nerveuse comprimée, et de faire disparaître la douleur sciatique ; ce but est obtenu dans environ 85 % des cas. Il n’est jamais possible d’assurer que les troubles sensitifs ou moteurs disparaîtront complètement : la racine nerveuse peut avoir été comprimée trop longtemps et avoir été abîmée. L’intervention ne « remet pas le disque à neuf » ; les lésions de dégénérescence discale persiste­ront, et une partie plus ou moins importante des douleurs lombaires peut persister après l’intervention. Aucune intervention ne remet l’organisme à neuf.

 

L’intervention se déroule le plus souvent sous anesthésie générale. Le chirurgien accède au disque par une courte incision (3 à 4 cm), en écartant latéralement la ou les racines ; il retire la hernie discale, vide le centre du disque, pour éviter qu’un fragment libre ne se mobilise et entraîne une récidive de la compression. Le disque n’est jamais entièrement enlevé. La libération de la racine exige parfois un geste de libération complémentaire si des éléments osseux contribuent à la compression de la racine. Il est parfois nécessaire, lorsque la situation de la hernie l’impose, d’en­lever une partie de la vertèbre (foraminotomie, arthrectomie, laminec­tomie) pour libérer convenablement la ou les racines comprimées. L’utilisation de loupes microchirurgicales permet une cicatrice plus petite, le geste est plus fin et le chirurgien distingue mieux le nerf de ce qui l’entoure. Souvent, l’intervention est plus rapide, moins hémorragique et les suites plus simples. Le saignement durant l’intervention est minime.

Les suites d’une intervention pour hernie discale sont régulièrement excellentes. Les complications sont très rares, moins de 1% et ne surviennent le plus souvent que chez les patients présentant des facteurs de risque associés. Les différentes études sur de grandes séries de patients opérés montrent les résultats suivants :

  • Bons (disparition des douleurs, reprise d’une vie normale) : 85 %
  • Moyens (amélioration mais persistance de lombalgies et/ou sciatalgies) : 10 %
  • Mauvais (persistance de la douleur, récidive) : 5 %

Il faut souligner que la qualité des résultats est fonction de divers facteurs comme la durée d’évolution et l’intensité de la sciatique avant l’intervention, le type d’activité, le contexte psychologique.

 

Rééducation

 

  • La kinésithérapie peut être proposée en phase de douleur : Les massages ont un effet antalgique. Les étirements peuvent parfois « débloquer » la colonne. Toute manipulation doit être très prudente.
  • La kinésithérapie est en post opératoire ou lorsque la douleur a disparu est importante pour éviter une nouvelle sciatique : il faut attendre au moins un mois post- opératoire. Le kinésithérapeute montre des exercices de renforcement des abdominaux profonds et des muscles paravertébraux. Il faut faire régulièrement ces exercices à la maison de façon à se constituer une sorte de ceinture lombaire naturelle qui protège la colonne. Il apprend également les bonnes postures que l’on doit adopter dans la vie quotidienne pour éviter les mouvements à risque pour la colonne.

Consignes postopératoires

 

Les suites de l’intervention sont peu douloureuses, bien contrôlées par le traitement analgésique. La douleur sciatique disparaît soit dès le réveil, soit après quelques jours ; la paralysie demande au moins plusieurs jours à récupérer ; les troubles de la sensibilité demandent souvent plusieurs semaines avant de régresser. Une récupération complète des troubles sensitifs ou moteurs n’est jamais certaine. Des difficultés à uriner peuvent apparaître dans les premières 24 heures après l’opération et peuvent nécessiter la pose d’une sonde vésicale transitoire. Il n’y a pas besoin de porter de corset ou de ceinture lombaire.  Il est important pendant le premier mois post-opératoire de se reposer, de savoir s’allonger quand la douleur revient, il ne faut pas forcer. Il est important de marcher, autant que la douleur le permet.

 

Calendrier préopératoire et postopératoire

 

Pré opératoire :

 

On retient une indication chirurgicale d’exérèse de hernie discale lombaire dans les conditions suivantes :

– si le traitement médical, mis en oeuvre de manière adaptée (anti-inflammatoires, antalgiques, myorelaxants, éventuellement infiltration), et pendant le temps nécessaire (4 à 8 semaines) est insuffisant à soulager la douleur ;

– s’il existe une situation relevant de l’urgence : déficit moteur (sciatique paralysante), douleur intolérable non soulagée par la morphine (sciatique hyperalgique), syndrome de la « queue de cheval » entraînant des troubles périnéaux, sphinctériens, en particulier urinaires.

Une hernie discale découverte sur le scanner ou l’IRM, et ne donnant aucun symptôme, ne doit pas conduire à une intervention.

 

Post-opératoire :

 

Le lever est possible dès le soir ou le lendemain de l’intervention. Si un drain a été placé, il sera retiré le lendemain ou le surlendemain de l’intervention. Le retour à domicile est possible après 2 à 3 jours. Le retour peut se faire en voiture particulière en se tenant assis. Il ne faut pas chercher à s’allonger dans la voiture mais plutôt redresser le siège. La marche est recommandée. Il faut éviter la voiture pendant 3 semaines. L’arrêt de travail est -selon les professions- de 3 à 6 semaines, parfois plus. Vous aurez un rendez-vous pour une consultation de contrôle 4 à 5 semaines après l’intervention avec votre chirurgien. Les activités sportives telles que la natation et le vélo peuvent être reprises 1 mois après la chirurgie, les autres activités sont généralement reprises après 2 à 3 mois en entraînement et 4 à 6 mois en compétition.

 

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